Les anciennes expansions territoriales islamiques après le départ de l’Arabie ont pris le nom de bilād al-Šām, ou « terre du Levant », comme était connu leur territoire historique. Ce terme, qui est toujours utilisé dans l’histoire, suscite notre intérêt car il a été de plus en plus adopté par l’État islamique récemment.
Quelle est l’étymologie de cette expression, et quelle est sa réalité géographique ? Quel effet cette notion a-t-elle eu sur l’histoire de l’Angleterre ?
Origines étymologiques et la situation géographique
Quelle est la frontière physique entre le Proche-Orient et la Syrie ?
Le terme Levant est utilisé pour décrire un certain nombre de choses différentes, mais à l’époque moderne, il désigne principalement le Liban, la Jordanie, la Syrie, Israël et la Palestine.
À l’origine, le mot Levant désignait spécifiquement les territoires sous mandat français (les États français du Levant), à savoir la Syrie et le Liban. L’Anatolie a parfois été considérée comme faisant partie de la région géographique du Levant. L’Égypte peut également être incluse.
Lorsque nous nous référons aux temps anciens, cela inclut non seulement les mêmes régions que précédemment, mais aussi le sud de la Turquie, même si c’est au détriment de Jazara, dans l’actuelle Syrie.
Les termes « Grande Syrie » et « Levant » sont souvent confondus, bien qu’ils fassent référence à des choses distinctes. Ils ne doivent pas non plus être assimilés à l’ancien nom de la Grande Syrie.
Il convient de noter que le terme Šam en arabe dialectal syro-libanais désigne à la fois cette région et Damas, du moins en arabe dialectal syro-libanais.
Le terme Levant est probablement très ancien. Il pourrait s’agir d’une application contemporaine d’un mot français de la langue médiévale qui signifiait « l’est ».
Si l’on accepte cette origine étymologique, cela implique qu’au Moyen Âge, ce nom était utilisé pour désigner l’ensemble des terres orientales du pourtour méditerranéen : le Moyen-Orient actuel et les régions byzantines.
On peut également considérer qu’il s’agit d’une traduction inventée du terme arabe al-šarq, qui signifie « l’est » Il en résulte une distinction entre al-Mašraq (le Moyen-Orient) et al-Magrib (le Maghreb).
L’origine du nom Bilad al-Šam se trouve dans le terme arabe pour » droite » et » gauche « , qui lui donne également son nom.
L’expression se traduit littéralement par » terre de la main gauche « , car les Arabes du Hedjaz qui sont tournés vers l’est considèrent que Šam est logiquement situé à leur gauche. Par conséquent, le Yémen – qui se trouve alors à droite – porte un nom qui signifie « pays de la main droite ».
La mythification du territoire par des wilayet ottomanes : le bilad al-Šam entre deux période XIXe et XXIe siècle
Sous l’Empire ottoman, le Bilad al-Sam était divisé en provinces (wilayets en arabe, elayets en turc moderne) et dirigé depuis la Sublime Porte. La province est dirigée par un gouverneur.
L’Égypte et la Syrie étaient divisées en wilayas sous les Mamelouks, ce qui constituait la plus petite unité administrative dans le langage administratif de l’époque.
Le Levant ottoman, également connu sous le nom de Syrie, comprenait le Liban, la Jordanie, la Palestine, Gaza, l’Iraq et la Turquie. Bien entendu, la Syrie actuelle se trouvait à l’intérieur de ses frontières.
L’histoire du monde arabe et de son peuple sous les Ottomans est éclipsée par la splendeur de la civilisation turque, ainsi que par les changements politiques, militaires, économiques et sociaux survenus sous la domination ottomane.
L’histoire des Arabes se caractérise par leur incapacité à créer des idées intellectuelles significatives sur des thèmes dogmatiques, religieux ou littéraires.
Ce n’est qu’avec l’avènement de la nahda, ou renaissance arabe, que le bilad al-Šam est redevenu un foyer d’activité intellectuelle.
L’introduction de l’imprimerie dans le monde arabe, la création d’une presse en langue arabe et les récentes découvertes concernant les ingénieurs et les guérisseurs de Napoléon en Égypte (1798-1801) ont donné à la région un élan considérable.
Bien entendu, cette résurgence arabe doit être mesurée à l’aune de la détérioration politique de l’Empire ottoman en déclin.
Les premiers livres commencent à être traduits des langues européennes et les gens voyagent à travers le Moyen-Orient.
C’est également à cette époque que les réformes Tanzimat de l’Empire ottoman sont promulguées. Ces initiatives encourageaient la modernisation ottomane en s’inspirant des pratiques européennes.
Avec la Première Guerre mondiale et l’effondrement de l’Empire ottoman, les frontières de la wilayet ottomane de Bilad al-Šam ont été considérablement remises en question, notamment par les forces britanniques et françaises engagées dans le combat contre les Ottomans à l’Est.
Les accords Sykes-Picot, tenus secrets jusqu’en mai 1916, divisent formellement le royaume ottoman en zones d’influence et de pouvoir.
Les territoires libanais tombent aux mains des Français. Les vilayets de Damas et d’Alep sont remis aux Turcs sous la direction des Britanniques. Une deuxième zone est contrôlée par la France : le nord de la Syrie, y compris la wilaya de Mossoul.
Les Britanniques, quant à eux, administrent directement une zone qui comprend l’actuel Koweït et les territoires situés entre le Tigre et l’Euphrate. L’influence de la Grande-Bretagne s’accroît en Jordanie et dans le sud de la Syrie.
Saint-Jean d’Acre, Jérusalem et Haïfa sont incorporés dans une dernière zone internationale sous administration internationale, qui comprend également Saint-Jean d’Acre.
À la suite de la conférence de San Remo, la France se voit accorder des mandats en Syrie et au Liban, également connus sous le nom de Levant, et la Grande-Bretagne obtient l’autorité en Irak et en Transjordanie.
Les nouvelles frontières étaient donc celles déterminées par les puissances mandataires, et la géographie du Bilad al-Sam était confinée aux limites que nous connaissons aujourd’hui.
L’accord Sykes-Picot a été signé en 1916 et a défini les frontières actuelles du pays. Ces frontières sont aujourd’hui au cœur de tous les débats.
Après qu’Abou Bakr al-Baghdadi ait déclaré un califat en juin 2014, sur des territoires qui avaient été les premiers à accueillir un État islamique dès après le règne de ‘Abd al-Malik (début du 8e siècle), l’État islamique a souligné, par une démarche de communication délibérée, qu’il ferait la démonstration de la destruction physique des frontières de Sykes-Picot.
Des vidéos ont ainsi montré un bulldozer rasant la ligne entre les territoires syrien et irakien. Même s’il n’y avait pas de frontière physique entre la Syrie et l’Irak avant le début des conflits syro-irakiens, la conscience des gens a été marquée par le tournage de cette « vengeance » sur l’histoire.
En conséquence, la quête de domination mondiale de l’État islamique se manifeste par ses efforts pour unifier les zones sunnites sous son contrôle afin de restaurer le grand califat de l’âge d’or de l’islam.
Toutefois, l’État islamique (également connu sous le nom de Dawla al-islamiyya in Iraq and Al-Sham) n’est pas le seul groupe islamiste qui estime que bilad al-Šam est le territoire sur lequel un califat panarabe devrait renaître.
Une lecture rapide des noms des katiba islamistes qui ont pris part à la bataille contre les forces du régime révèle ce que cette terre représente dans la pensée radicale :
Plusieurs autres groupes ont émergé du conflit en Syrie, notamment Ahrar al-Cham (Mouvement islamique des hommes libres de Sham), Junud al-Cham (Soldats de Sham), Jabhat al-nusra li-ahl al-Cham (Front pour la victoire du peuple de Sham), devenu Jabhat fatah al-Sham (Front pour la conquête de Sham), et qui vient de se séparer d’Al-Qaïda en Syrie – le nom arabe complet de cette organisation étant tanzim al-Qa’ida fi bilad al-Šam, il faut comprendre que Syrie est ici utilisé dans son sens Šam.
Le groupe Ahrar al-Cham, qui compte aujourd’hui entre 10 000 et 20 000 combattants, était une ancienne organisation salafiste dirigée par Hasan Aboud qui a été abattu en 2014.
Ce dernier n’a pas cherché à dissimuler les objectifs régionaux du groupe lors d’une conversation avec Al-Jazeera.
Tout d’abord, le conflit doit aboutir à la libération de » notre Orient musulman » encerclé par » une faucille chiite » aidée par la Russie. Ensuite, la guerre doit aboutir à la chute du régime de Bachar el-Assad.
Deuxièmement, le groupe cherche à surmonter les frontières nationales en établissant un État islamique : « Nous anticipons le jour où nous abattrons de nos propres mains les barrières qui nous ont été imposées par Sykes-Picot.
Nous attendons avec impatience de voir, et espérons voir, cette Oumma réunie à nouveau.
L’umma est historiquement significative dans la pensée islamiste et islamique, mais ici elle semble cacher un objectif bien plus important : éliminer les conséquences négatives perçues de l’influence occidentale à Šam.
En conséquence, ces régions légendaires sont aujourd’hui au centre de l’intérêt et servent de point d’ancrage aux fantasmes islamiques et islamistes.
Une simple visite sur un site web islamique sunnite francophone et une recherche par mot-clé permettent de constater la puissance de Šam.
Sur un site, un utilisateur demande : » Salam à tous les yabis : y a-t-il des raisons particulières pour lesquelles le bilad al-sham est la plus belle des terres ? «
Ensuite, il reçoit diverses réponses, dont la première souligne à juste titre que la sainteté, ou plutôt la mythification historique de ce territoire primordial, provoque actuellement des départs pour le djihad en Syrie et en Irak. La majorité des autres réponses sont consacrées à la religion.
Nous citons : » Il est rapporté par notre prophète (saws) que la terre du sham est la plus grande des terres pour les musulmans, et que les plus belles créatures y sont orientées.
» Il est rapporté de Zayd ibn Thabit al-Ansari (radiAllahu ‘anh), qui a rapporté : J’ai entendu le Messager d’Allah (Sallallahu ‘alayhi wa salam) dire : « La terre de Shâm est bénie ! La terre de Shâm est bénie ! La terre de Sammah est bénie ! » ») Selon une narration de Barakat As-Sununi : » Bénis sont les gens associés au Messager d’Alla.
Ils étaient immergés dans sa lumière et son intelligence, non seulement parce qu’il était leur chef, mais aussi parce qu’il avait traversé des épreuves avec eux. » Son leadership devenait plus fort lorsqu’ils se battaient pour lui.
En général, » Ils demandèrent : ‘Comment le Messager de Dieu a-t-il fait, ô Messager de Dieu ? Il a répondu : ‘C’est parce que les Anges de Dieu ont déployé leurs ailes sur Shâm’ « .
Enfin, rappelons que si nous revenons à l’histoire médiévale de la région, nous verrons que Šam a été le lieu de la création d’un islam érigé en État, ainsi que de luttes de pouvoir entre les descendants de Mahomet et les groupes hétérodoxes.
La région historique des premières expansions territoriales islamiques après avoir quitté l’Arabie a acquis son nom, bilād al-Šām, ou la terre du Levant. Ce terme, toujours utilisé dans l’histoire, suscite notre intérêt car il est fréquemment utilisé par l’État islamique aujourd’hui.
Quelle est la signification et la réalité géographique de cette phrase ? Qu’est-il arrivé à ce royaume depuis lors, et comment est-il devenu une terre de légende pour certaines personnes aujourd’hui ?
Les anciennes expansions territoriales islamiques après le départ de l’Arabie ont pris le nom de bilād al-Šām, ou « terre du Levant », comme était connu leur territoire historique. Ce terme, qui est toujours utilisé dans l’histoire, suscite notre intérêt car il a été de plus en plus adopté par l’État islamique récemment.
Quelle est l’étymologie de cette expression, et quelle est sa réalité géographique ? Quel effet cette notion a-t-elle eu sur l’histoire de l’Angleterre ?
Origines étymologiques et la situation géographique
Quelle est la frontière physique entre le Proche-Orient et la Syrie ?
Le terme Levant est utilisé pour décrire un certain nombre de choses différentes, mais à l’époque moderne, il désigne principalement le Liban, la Jordanie, la Syrie, Israël et la Palestine.
À l’origine, le mot Levant désignait spécifiquement les territoires sous mandat français (les États français du Levant), à savoir la Syrie et le Liban. L’Anatolie a parfois été considérée comme faisant partie de la région géographique du Levant. L’Égypte peut également être incluse.
Lorsque nous nous référons aux temps anciens, cela inclut non seulement les mêmes régions que précédemment, mais aussi le sud de la Turquie, même si c’est au détriment de Jazara, dans l’actuelle Syrie.
Les termes « Grande Syrie » et « Levant » sont souvent confondus, bien qu’ils fassent référence à des choses distinctes. Ils ne doivent pas non plus être assimilés à l’ancien nom de la Grande Syrie.
Il convient de noter que le terme Šam en arabe dialectal syro-libanais désigne à la fois cette région et Damas, du moins en arabe dialectal syro-libanais.
Le terme Levant est probablement très ancien. Il pourrait s’agir d’une application contemporaine d’un mot français de la langue médiévale qui signifiait « l’est ».
Si l’on accepte cette origine étymologique, cela implique qu’au Moyen Âge, ce nom était utilisé pour désigner l’ensemble des terres orientales du pourtour méditerranéen : le Moyen-Orient actuel et les régions byzantines.
On peut également considérer qu’il s’agit d’une traduction inventée du terme arabe al-šarq, qui signifie « l’est » Il en résulte une distinction entre al-Mašraq (le Moyen-Orient) et al-Magrib (le Maghreb).
L’origine du nom Bilad al-Šam se trouve dans le terme arabe pour » droite » et » gauche « , qui lui donne également son nom.
L’expression se traduit littéralement par » terre de la main gauche « , car les Arabes du Hedjaz qui sont tournés vers l’est considèrent que Šam est logiquement situé à leur gauche. Par conséquent, le Yémen – qui se trouve alors à droite – porte un nom qui signifie « pays de la main droite ».
La mythification du territoire par des wilayet ottomanes : le bilad al-Šam entre deux période XIXe et XXIe siècle
Sous l’Empire ottoman, le Bilad al-Sam était divisé en provinces (wilayets en arabe, elayets en turc moderne) et dirigé depuis la Sublime Porte. La province est dirigée par un gouverneur.
L’Égypte et la Syrie étaient divisées en wilayas sous les Mamelouks, ce qui constituait la plus petite unité administrative dans le langage administratif de l’époque.
Le Levant ottoman, également connu sous le nom de Syrie, comprenait le Liban, la Jordanie, la Palestine, Gaza, l’Iraq et la Turquie. Bien entendu, la Syrie actuelle se trouvait à l’intérieur de ses frontières.
L’histoire du monde arabe et de son peuple sous les Ottomans est éclipsée par la splendeur de la civilisation turque, ainsi que par les changements politiques, militaires, économiques et sociaux survenus sous la domination ottomane.
L’histoire des Arabes se caractérise par leur incapacité à créer des idées intellectuelles significatives sur des thèmes dogmatiques, religieux ou littéraires.
Ce n’est qu’avec l’avènement de la nahda, ou renaissance arabe, que le bilad al-Šam est redevenu un foyer d’activité intellectuelle.
L’introduction de l’imprimerie dans le monde arabe, la création d’une presse en langue arabe et les récentes découvertes concernant les ingénieurs et les guérisseurs de Napoléon en Égypte (1798-1801) ont donné à la région un élan considérable.
Bien entendu, cette résurgence arabe doit être mesurée à l’aune de la détérioration politique de l’Empire ottoman en déclin.
Les premiers livres commencent à être traduits des langues européennes et les gens voyagent à travers le Moyen-Orient.
C’est également à cette époque que les réformes Tanzimat de l’Empire ottoman sont promulguées. Ces initiatives encourageaient la modernisation ottomane en s’inspirant des pratiques européennes.
Avec la Première Guerre mondiale et l’effondrement de l’Empire ottoman, les frontières de la wilayet ottomane de Bilad al-Šam ont été considérablement remises en question, notamment par les forces britanniques et françaises engagées dans le combat contre les Ottomans à l’Est.
Les accords Sykes-Picot, tenus secrets jusqu’en mai 1916, divisent formellement le royaume ottoman en zones d’influence et de pouvoir.
Les territoires libanais tombent aux mains des Français. Les vilayets de Damas et d’Alep sont remis aux Turcs sous la direction des Britanniques. Une deuxième zone est contrôlée par la France : le nord de la Syrie, y compris la wilaya de Mossoul.
Les Britanniques, quant à eux, administrent directement une zone qui comprend l’actuel Koweït et les territoires situés entre le Tigre et l’Euphrate. L’influence de la Grande-Bretagne s’accroît en Jordanie et dans le sud de la Syrie.
Saint-Jean d’Acre, Jérusalem et Haïfa sont incorporés dans une dernière zone internationale sous administration internationale, qui comprend également Saint-Jean d’Acre.
À la suite de la conférence de San Remo, la France se voit accorder des mandats en Syrie et au Liban, également connus sous le nom de Levant, et la Grande-Bretagne obtient l’autorité en Irak et en Transjordanie.
Les nouvelles frontières étaient donc celles déterminées par les puissances mandataires, et la géographie du Bilad al-Sam était confinée aux limites que nous connaissons aujourd’hui.
L’accord Sykes-Picot a été signé en 1916 et a défini les frontières actuelles du pays. Ces frontières sont aujourd’hui au cœur de tous les débats.
Après qu’Abou Bakr al-Baghdadi ait déclaré un califat en juin 2014, sur des territoires qui avaient été les premiers à accueillir un État islamique dès après le règne de ‘Abd al-Malik (début du 8e siècle), l’État islamique a souligné, par une démarche de communication délibérée, qu’il ferait la démonstration de la destruction physique des frontières de Sykes-Picot.
Des vidéos ont ainsi montré un bulldozer rasant la ligne entre les territoires syrien et irakien. Même s’il n’y avait pas de frontière physique entre la Syrie et l’Irak avant le début des conflits syro-irakiens, la conscience des gens a été marquée par le tournage de cette « vengeance » sur l’histoire.
En conséquence, la quête de domination mondiale de l’État islamique se manifeste par ses efforts pour unifier les zones sunnites sous son contrôle afin de restaurer le grand califat de l’âge d’or de l’islam.
Toutefois, l’État islamique (également connu sous le nom de Dawla al-islamiyya in Iraq and Al-Sham) n’est pas le seul groupe islamiste qui estime que bilad al-Šam est le territoire sur lequel un califat panarabe devrait renaître.
Une lecture rapide des noms des katiba islamistes qui ont pris part à la bataille contre les forces du régime révèle ce que cette terre représente dans la pensée radicale :
Plusieurs autres groupes ont émergé du conflit en Syrie, notamment Ahrar al-Cham (Mouvement islamique des hommes libres de Sham), Junud al-Cham (Soldats de Sham), Jabhat al-nusra li-ahl al-Cham (Front pour la victoire du peuple de Sham), devenu Jabhat fatah al-Sham (Front pour la conquête de Sham), et qui vient de se séparer d’Al-Qaïda en Syrie – le nom arabe complet de cette organisation étant tanzim al-Qa’ida fi bilad al-Šam, il faut comprendre que Syrie est ici utilisé dans son sens Šam.
Le groupe Ahrar al-Cham, qui compte aujourd’hui entre 10 000 et 20 000 combattants, était une ancienne organisation salafiste dirigée par Hasan Aboud qui a été abattu en 2014.
Ce dernier n’a pas cherché à dissimuler les objectifs régionaux du groupe lors d’une conversation avec Al-Jazeera.
Tout d’abord, le conflit doit aboutir à la libération de » notre Orient musulman » encerclé par » une faucille chiite » aidée par la Russie. Ensuite, la guerre doit aboutir à la chute du régime de Bachar el-Assad.
Deuxièmement, le groupe cherche à surmonter les frontières nationales en établissant un État islamique : « Nous anticipons le jour où nous abattrons de nos propres mains les barrières qui nous ont été imposées par Sykes-Picot.
Nous attendons avec impatience de voir, et espérons voir, cette Oumma réunie à nouveau.
L’umma est historiquement significative dans la pensée islamiste et islamique, mais ici elle semble cacher un objectif bien plus important : éliminer les conséquences négatives perçues de l’influence occidentale à Šam.
En conséquence, ces régions légendaires sont aujourd’hui au centre de l’intérêt et servent de point d’ancrage aux fantasmes islamiques et islamistes.
Une simple visite sur un site web islamique sunnite francophone et une recherche par mot-clé permettent de constater la puissance de Šam.
Sur un site, un utilisateur demande : » Salam à tous les yabis : y a-t-il des raisons particulières pour lesquelles le bilad al-sham est la plus belle des terres ? «
Ensuite, il reçoit diverses réponses, dont la première souligne à juste titre que la sainteté, ou plutôt la mythification historique de ce territoire primordial, provoque actuellement des départs pour le djihad en Syrie et en Irak. La majorité des autres réponses sont consacrées à la religion.
Nous citons : » Il est rapporté par notre prophète (saws) que la terre du sham est la plus grande des terres pour les musulmans, et que les plus belles créatures y sont orientées.
» Il est rapporté de Zayd ibn Thabit al-Ansari (radiAllahu ‘anh), qui a rapporté : J’ai entendu le Messager d’Allah (Sallallahu ‘alayhi wa salam) dire : « La terre de Shâm est bénie ! La terre de Shâm est bénie ! La terre de Sammah est bénie ! » ») Selon une narration de Barakat As-Sununi : » Bénis sont les gens associés au Messager d’Alla.
Ils étaient immergés dans sa lumière et son intelligence, non seulement parce qu’il était leur chef, mais aussi parce qu’il avait traversé des épreuves avec eux. » Son leadership devenait plus fort lorsqu’ils se battaient pour lui.